Voici près de vingt ans que Patrizia Di Fiore a choisi de devenir photographe. Sa carrière a commencé dans le sud de la France, à Toulouse mais comme beaucoup de représentants de sa génération, Patrizia est de nulle part et de partout à la fois. Née en Italie, elle s’est fixée en France et voyage beaucoup, existence nomade dans un monde global où les médias sont le chœur des drames modernes : guerres, choc des territoires, pain quotidien du malheur…
"Les photographies de P. Di Fiore génèrent une impression contrariante. Elles nous interrogent sur ce qu’elles ne montrent pas. Le regard qu’elle propose sur ces espaces porte sur les lignes qui les détourent plus ou moins franchement. Il ne s’arrête pas vraiment sur les arêtes d’une construction, neuve, propre, connue, sans architecture. C’est autour qu’il s’attarde, sur les abords des maisons et sur ce qui fait limite. Limite entre espace public et espaces privatifs. Limite entre construit et non construit. Entre usages et occupations. Entre agricole et non agricole. Entre ce à quoi on donne de la valeur et ce à quoi on en donne moins." MR
Co-production
Pôle image Haute-Normandie
Parution
26/04/2011
Collection
Hors Collection
Format
285 x 250
Relié couverture cartonnée
46 photographies en couleur
72 pages
ISBN : 978-2-35046-219-6
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Paru dans la presse
En 1982 Patrizia Di Fiore quitte l’Italie pour l’Angleterre avant de s’installer en France, dans le Sud-Ouest, puis à Paris en 1987 où elle vit aujourd’hui.
En 1988, un premier voyage « sérieux » avec un appareil photo l’amène à Auschwitz. La prise de conscience de l’horreur du génocide. La quête de sens et de vérité. Le besoin d’aller voir par soi-même.
Dès le début de sa carrière, elle choisit le paysage comme champ d’intervention. Le déracinement, la famille éclatée, les « plusieurs vies » sont sans aucun doute à l’origine de cette nécessité du déplacement. Elle abandonne très vite le noir et blanc pour s’installer dans la couleur, outil de son rapport à la frontalité des espaces et toujours et encore de son rapport à la vérité. « Il faut que ce soit le plus proche de ce que je vois. Il faut aussi que la lumière soit douce, du soir, le temps gris, avec des couleurs pastel. C’est une forme de bonheur. »
C’est en 1998 que l’écriture de Patrizia Di Fiore prend forme au travers de son travail en Égypte. En 1999 et 2000 elle voyage en Bosnie, grâce à une bourse du programme Mosaïque dans les lieux dévastés par la guerre et la barbarie. Le thème de l’identité et de l’errance devient majeur. C’est d’ailleurs le premier travail où elle associera paysages et portraits. Les images du Vietnam, réalisées grâce à une bourse du ministère de la Culture français en 2000-2001 ; des Pyrénées, suite à un prix du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques en 2002-2003, de New York en 2003, du Sri Lanka en 2005-2006 confirmeront ces choix. Mais aussi Shanghai, la Thaïlande, l’Iran, la Grèce.
Après un premier voyage en 2004, Patrizia Di Fiore retourne en Palestine en 2007 avec l’aide du ministère des Affaires étrangères français.
Cette année-là elle répond aussi à une commande du Pôle Image Haute-Normandie. En 2008 elle entreprend une nouvelle série en Pologne, À l’abri des arbres, autour des lieux de mémoire, les lieux qui ont vu l’horreur.
Les photographies réalisées en Palestine en 2004 marqueront un tournant non seulement esthétique (totale liberté du cadre) mais également et surtout sur sa façon de traiter le développement du thème du réel confronté aux vraies/fausses réalités transmises par les médias au reste du monde.
Formation d’histoire de l’art et de philosophie. Conservateur des Bibliothèques. 1977-1994 : exerce à la Bibliothèque publique d’information (Centre Pompidou). Organise plusieurs manifestations littéraires : Fernando Pessoa, 1985 ; Georges Perec, 1993… 1994 à 2009 : Bibliothèque nationale de France ; organise les expositions Lucinda Devlin, 2002 ; Mikael Levin, 2003… Différents articles sur les bibliothèques d’écrivains, la photographie et le livre, l’histoire littéraire…
Michel Rousset est architecte-urbaniste en chef de l’État et qualifié OPQU. Sa carrière est depuis 1984 au service des collectivités publiques et de l’urbanisme. Il a été en charge de l’élaboration de politiques urbaines en administration centrale et de leur application dans les structures territoriales du ministère de l’Équipement, il s’est aussi engagé dans l’urbanisme opérationnel en commune.
L’évolution des pratiques professionnelles, la transmission de connaissances et la recherche urbaine sont les champs permanents de ses questionnements professionnels. Il intervient auprès du Cycle d’urbanisme de Sciences Politiques de Paris et auprès de différentes délégations régionales du Conseil national de la formation des personnels communaux (Centre national de la fonction publique territoriale). Au Centre d’études sur les transports, l’urbanisme et les réseaux (Certu), il a coordonné et publié de nombreuses études sur l’habitat et l’aménagement. Par militantisme, il a rédigé en 2006, avec Daniela Pennini, le Référentiel métiers pour l’Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU).
Il dirige depuis 2008 le Conseil en architecture urbanisme et environnement de l’Eure (CAUE27) qui accompagne les collectivités territoriales dans leur lutte contre une périurbanisation contrainte et qui sensibilise le grand public à la qualité du cadre de vie.