Florence Chevallier

Avec le cycle de L’Enchantement (1996-1997), Florence Chevallier abandonne, sur le plan formel, l’image unique – caractéristique de ses séries précédentes – au profit d’une photographie démultipliée et séquencée. Elle se situe désormais à ce point d’équilibre fragile entre la planche contact et le roman photo contemporain, à cet instant où l’on ignore si le récit va se figer entre deux scènes ou se poursuivre dans une narration elliptique. C’est comme s’il s’agissait de frustrer le regardeur quant à la photographie définitive à sélectionner, puisqu’elle est contrecarrée par des portions d’images périphériques qui structurent le champ visuel. En multipliant les déplacements et la position des corps (souvent fragmentés par le cadrage), la photographe nous donne à penser que d’autres relations ou d’autres situations ont été ou furent possibles.
Bernard Marcelis