Patrizia Di Fiore

En 1982 Patrizia Di Fiore quitte l’Italie pour l’Angleterre avant de s’installer en France, dans le Sud-Ouest, puis à Paris en 1987 où elle vit aujourd’hui.
En 1988, un premier voyage « sérieux » avec un appareil photo l’amène à Auschwitz. La prise de conscience de l’horreur du génocide. La quête de sens et de vérité. Le besoin d’aller voir par soi-même.
Dès le début de sa carrière, elle choisit le paysage comme champ d’intervention. Le déracinement, la famille éclatée, les « plusieurs vies » sont sans aucun doute à l’origine de cette nécessité du déplacement. Elle abandonne très vite le noir et blanc pour s’installer dans la couleur, outil de son rapport à la frontalité des espaces et toujours et encore de son rapport à la vérité. « Il faut que ce soit le plus proche de ce que je vois. Il faut aussi que la lumière soit douce, du soir, le temps gris, avec des couleurs pastel. C’est une forme de bonheur. »
C’est en 1998 que l’écriture de Patrizia Di Fiore prend forme au travers de son travail en Égypte. En 1999 et 2000 elle voyage en Bosnie, grâce à une bourse du programme Mosaïque dans les lieux dévastés par la guerre et la barbarie. Le thème de l’identité et de l’errance devient majeur. C’est d’ailleurs le premier travail où elle associera paysages et portraits. Les images du Vietnam, réalisées grâce à une bourse du ministère de la Culture français en 2000-2001 ; des Pyrénées, suite à un prix du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques en 2002-2003, de New York en 2003, du Sri Lanka en 2005-2006 confirmeront ces choix. Mais aussi Shanghai, la Thaïlande, l’Iran, la Grèce.
Après un premier voyage en 2004, Patrizia Di Fiore retourne en Palestine en 2007 avec l’aide du ministère des Affaires étrangères français.
Cette année-là elle répond aussi à une commande du Pôle Image Haute-Normandie. En 2008 elle entreprend une nouvelle série en Pologne, À l’abri des arbres, autour des lieux de mémoire, les lieux qui ont vu l’horreur.
Les photographies réalisées en Palestine en 2004 marqueront un tournant non seulement esthétique (totale liberté du cadre) mais également et surtout sur sa façon de traiter le développement du thème du réel confronté aux vraies/fausses réalités transmises par les médias au reste du monde.