20 mars 2010
Cinéma Reflet Médicis
Suite parlée :: Projection du film
Le Monde – Jean-Luc Douin
"C’est en abandonnant tout préjugé contre le caractère expérimental et minimaliste du projet, contre son apparente absence de cohérence dramaturgique, que l’on en découvre la richesse. Au fil de ces confidences que les comédiens distillent avec un tel naturel que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un souvenir intime (documentaire ou fiction ?), le concept de Joël Brisse et Marie Vermillard s’impose comme un recueil de nouvelles dont le trait d’union serait le trouble, et l’impact émotionnel qu’il produit chez le spectateur. Les histoires de traumas plus ou moins douloureux que raconte Joël Brisse rejoignent un terreau collectif, traduisent une expérience humaine suffisamment partagée, pour que personne ne soit indifférent à ce qui n’apparaîtrait qu’à tort comme des anecdotes personnelles. Il y a quelque chose dans ces souvenirs imaginaires qui touche un point sensible en nous, évoque une expérience analogue, suscite une complicité."

Les fiches du cinéma – Roland Hélié
“ En sismographe méthodique et précis, la caméra enregistre le vacillement du regard, le dessèchement de la gorge, les minuscules convulsions de la voix.  Et, comme si quelqu’un, quelque part, se faisait un sang d’encre – nous ? –  en prenant la mesure de ce qui vient d’être énoncé, un noir de quelques secondes sépare chaque confession de la suivante. C’est tout ? Oui c’est tout. Nous voici entré de plain-pied dans la matière humaine, cette pâte où la moindre brise, le plus modeste des courants d’air vient imprimer des abîmes et creuser des gouffres. Il reste à noter enfin que, dans un entêtement admirable, Joël Brisse et Marie Vermillard font – contre vents et marées – du cinéma comme ils l’entendent… un cinéma fait du regard tout à la fois curieux, émerveillé, interrogatif et inquiet qu’ils posent chaque jour sur le monde.

Artiste(s) / Auteur(s) :
Joël Brisse
Marie Vermillard