“ Je ne puis dire précisement ce que ces photographies ont enregistré, ou alors je puis suggérer qu’elles ont enregistré du temps, quelque chose comme une matière du temps, hors du temps réel, combinaison d’une présence et d’une absence. […] Ces photographies tirent leur lumière, et éclairent en cela le temps qu’elles ont arrêté, non d’une éclaircie, naturelle ou artificielle, mais d’un obscurcissement. Est-ce le réel capté par l’œil du photographe qui suscite cet effet d’obscurcissement ou de peu de clarté ? Ou est-ce au contraire le mécanisme de la prise de vue, y compris dans ses effets chimiques, qui éclaire discrètement l’obscurité ? Ces images gardent le silence sur la réciprocité de ses effets.”
Alain Coulange, in La photographie, en effet.
Co-production
l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Paris
Parution
15/03/2001
Collection
Hors Collection
Format
105 x 150
19 photographies en bichromie
64 pages
ISBN : 978-2-914381-09-3
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Anne-Lise Broyer déclare que c’est en lectrice qu’elle aborde le monde. Elle va plus loin en prétendant que l’expérience de la photographie se confond avec celle de la lecture. Son œil circulerait dans le paysage de la manière dont il circule dans le livre, traquant la présence qui saisit, requiert, effraie ou ravit. Là où l’écrivain sortirait son carnet, Anne-Lise Broyer sort son appareil et fabrique une image. Paysages ou portraits, natures mortes… en noir et blanc le plus souvent, comme pour retrouver le gris du texte ou bien quelque chose comme de la matière grise. Des images pensives plutôt que pensées. Elle souhaite faire du lieu de révélation que représente la photographie l’analogon d’un espace mental où quelque chose prendrait corps, un souvenir, une réminiscence ou une vision, un fantasme. La photographie n’a d’intérêt pour elle que dans ce questionnement permanent qu’elle peut entretenir avec les autres arts : le cinéma bien sûr, mais aussi la peinture, le dessin, la gravure… Elle s’en inspire pour nourrir un imaginaire mais aussi, pour interroger la nature du réel, comme si une image fabriquée, une image de l’art, pouvait tout autant lui servir de sujet ou de
prétexte. Les médiums se frottent, se confondent parfois…
Il n’en demeure pas moins que son attachement à la littérature conditionne un amour du livre, et qu’elle voit dans celui-ci un lieu d’épanouissement pour son travail. Faire dialoguer les images entre elles (l’entre-image), constituer des séries, jouer sur les formats, les silences, les blancs, les rythmes… tout cela lui importe. Le livre est comme une scénographie en miniature, dont on retrouve l’expression agrandie dans les scénographies de ses expositions. Empruntant volontiers les sentiers du graphisme, du dessin et de l’écriture, elle cherche par cette hybridation à mettre en place une sorte de littérature photographique. Le travail d’Anne-Lise Broyer véhicule une part de mystère, mais peut-être que son secret ne réside pas tant du côté de la chose vue que du côté de celui qui regarde.  
 
Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Ses ouvrages sont publiés aux Éditions Filigranes ainsi qu’aux Éditions Nonpareilles. La Galerie Particulière représente son travail à Paris.
Pascal Gibourg

Nicolas Comment

Auteur, Musicien, Photographe

Photographe et auteur-compositeur, diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon (1997) et de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (1999), Nicolas Comment publie son premier livre de photographies en 2001, aux éditions Filigranes : « La desserte » (texte d’André S. Labarthe), qui sera suivi par « Le point » en 2003 et « A*** » en 2004 (textes de Bernard Noël).
En 2005, sa rencontre avec Rodolphe Burger, puis avec Jacques Higelin et Yves Simon pour lesquels il travaille sur deux albums (« Amor doloroso » et « Rumeurs », 2006), le rapproche du monde de la musique, jusqu’à ce que le producteur Jean-Louis Piérot (Les Valentins / Daho) lui propose de l’accompagner dans la réalisation d’un projet musical personnel dont le CD-livre « Est-ce l’Est ? (Berliner romanze) », paru en 2008, constitue le premier volet.
En collaboration avec Patrick Le Bescont, Nicolas Comment a par ailleurs créé la revue « Saison » aux éditions Filigranes et publie avec Anne-Lise Broyer un livre sur la ville de Prague : « Fading » (2006).
En 2010, il enregistre un premier album produit par Marc Collin (Nouvelle Vague), qui sera salué par la presse : « Nous étions Dieu » (Kwaidan / Discograph).
En 2012, suite à la publication du livre « La visite », il adapte en musique, avec Xavier Waechter, le dernier recueil de poèmes de l’écrivain Bernard Lamarche-Vadel :
« Retrouvailles », qui sort sur le label de jazz Bonsaï Music. La même année, il expose à la galerie VU’(Paris) une nouvelle série d’images, fruit d’une résidence photographique effectuée au Mexique et publie le livre « Mexico City Waltz », chez Filigranes.
En 2014, parallèlement à la publication du livre « T(ange)r » (accompagné d’une postface de Gérard Manset et d’un 45 tours contenant deux chansons inédites), il expose de décembre 2014 à janvier 2015 à la galerie 127 (Marrakech) une nouvelle série de photographies réalisées au Maroc.
Son deuxième album solo, « Rose planète », (Kwaidan / Because) sort en version CD en 2015 et en version 33 T en 2016 (Mediapop) tandis que l’exposition collective « Being beauteous » (avec A.-L. Broyer, A. Da Cunha, M. Maurel de Maillé) poursuit sa route dans différents musées français pendant toute l’année 2015.
En 2016, Nicolas Comment présente à Paris une vaste exposition en duo avec le photographe Bernard Plossu, « Identification d’une ville ». Puis il expose à Vichy, dans le cadre du festival « Portrait(s) », une nouvelle série d’images consacrée à sa compagne, Milo, qui fait l’objet de la publication du livre « Milo (Songbook) » aux éditions Chic Medias.
En 2017, il obtient le prix « Résidence pour la photographie » de la Fondation des Treilles, ce qui lui permet de réaliser un nouveau travail photographique et musical sur les traces du poète rimbaldien Germain Nouveau durant l’année 2018.
Son « Journal à rebours (1991-1999) », constitué de ses premières photographies en noir et blanc et de textes d’archives, paraîtra en avril 2019.